"Penser le Grand Reims pour les 20 ans à venir"

Réélue présidente de la Communauté urbaine du Grand Reims (CUGR) avec 196 voix sur 208, comment appréhendez-vous ce second mandat ?
Je mesure tout d’abord la responsabilité que cela représente, liée à la confiance accordée par les élus. Cette confiance m’oblige. Entre 2017 et 2020, notre premier défi était de mettre en place les moyens de fonctionner de cette nouvelle instance. L’objectif aujourd’hui est d’accompagner et de mener à bien le projet de territoire.

S’il fallait résumer en quelques mots ce qu’est ce projet de territoire, on pourrait dire...
...qu’il s’agit d’une sorte de guide d’action publique locale définissant des axes stratégiques de développement. Concrètement, c’est un document qui sera coconstruit et voté et qui permettra de penser le Grand Reims pour les vingt ans à venir.

Après en avoir été l’un de ses artisans, vous dirigez la CUGR depuis sa création en 2017 ; forte de cette expérience, quel est selon vous le mode de gouvernance idéal pour un territoire aussi singulier que le Grand Reims, entre ruralité et ville centre ?
Au-delà du mode de gouvernance, il y a surtout des élus, pleinement investis dans leur mandat et les missions qui leur sont confiées. J’en profite pour remercier l’ensemble des exécutifs qui m’accompagne pour ce nouveau mandat. Celui-ci s’ouvre avec une nouvelle équipe, comptant notamment six nouveaux vice-présidents sur quinze. J’ai souhaité être entourée de femmes et d’hommes proposant une nouvelle lecture sur des sujets actuels, tant ruraux qu’urbains. La Communauté urbaine, c’est une communauté de projets, ce n’est pas une communauté politique. C’est d’ailleurs pour cela que je tenais à ce qu’un membre de l’opposition rémoise soit présent au sein du bureau.

Autre « dossier » important à gérer prochainement : les transports ?
Effectivement. Si les transports sont une des compétences du Grand Reims, il faut savoir qu’actuellement et dans le cadre d’une délégation de service public, ce sont les sociétés Mars et Transdev Reims qui sont respectivement le concessionnaire et l’exploitant du réseau de bus et de tramway Citura. À ce titre, il est prévu tous les cinq ans une clause dite de « revoyure » afin de faire le point sur ce qui fonctionne, ce qui  pourrait être amélioré ou même réfléchir à de nouveaux services à développer. Par ailleurs, nous travaillions sur l’absence de transport dans de nombreuses communes rurales, entre mobilités douces, TER, transports collectifs...

Plus qu’être simplement dans l’air du temps, l’environnement est l’une des grandes priorités actuelles. En la matière, diriez-vous que le Grand Reims a su prendre le train en marche ?
Je le crois, oui. Notre territoire est déjà bien engagé autour de cette thématique. Nous abordions à l’instant les transports, la CUGR poursuit le renouvellement de la « flotte » de véhicules du réseau Citura avec des  bus roulant au gaz naturel. Nous allons aussi développer des voies vertes, comme entre Berméricourt et Loivre ou dernièrement à Warmeriville, etc., sans oublier le lancement de l’autopartage avec Citiz, la ZFEM... Dans un autre registre, la recherche autour de la bioéconomie et des biotechnologies sur le pôle Industries et Agro-Ressources (IAR), avec un développement économique axé sur le développement durable, est également une illustration.

Quels seront les projets phares qui rythmeront ce nouveau mandat ?
Nous avons plusieurs projets de rénovation urbaine en cours, dans les quartiers Wilson, Croix-Rouge, Europe et aux Châtillons, à Reims. Le projet de nouveau quartier au Port Colbert suit également son cours, avec le lancement du concours pour l’installation de l’École supérieure d’art et de design. En parallèle, et de par les compétences de la CUGR, nous poursuivons les projets dans les écoles (à Écueil, aux Petites Loges…), le déploiement du numérique, les rénovations de voirie, etc. Nous continuons aussi à travailler sur le prix de l’eau et sur les déchets, avec un accompagnement des habitants sur la démarche de tri (le traitement des déchets étant de plus en plus lourd, chacun doit être sensibilisé).

Sans oublier évidemment l’ouverture prochaine du complexe aqualudique à Reims, désormais « UCPA Sport Station I Grand Reims »
C’est un équipement majeur pour notre territoire qui devrait accueillir ses premiers visiteurs dès le mois prochain ; et c’est une fierté pour nous tous. Après les Promenades Jean-Louis Schneiter, c’est la seconde étape accomplie du projet Reims Grand Centre ! Je salue d’ailleurs le professionnalisme et le savoir-faire de l’ensemble des ouvriers ayant oeuvré sur ce chantier. Compagnons, salariés d’entreprises locales et nationales... un travail formidable a été accompli, mettant en lumière des métiers nécessitant pour certains une infime minutie. J’adresse également un très grand merci à toutes les équipes techniques de la  communauté urbaine du Grand Reims.

La crise du coronavirus et le confinement ont mis en avant de nouvelles aspirations et de nouveaux besoins (se rapprocher de la nature, quitter les grandes villes…). Devant cette nouvelle tendance, notre territoire a-t-il une « carte à jouer » pour renforcer son attractivité ?
C’est un enjeu absolument majeur pour nous. Le développement du télétravail, notamment, a changé la donne : des salariés ayant moins besoin d’être physiquement présents sur leur lieu de travail pourront plus facilement envisager de déménager. Nous avons justement lancé une étude de marché afin de savoir ce qu’attend la population en matière de cadre de vie et de logement. Sur ce dernier point, nous sommes dans une stratégie visant à ne surtout plus densifier. L’idée c’est aussi de permettre à des propriétaires occupants d’investir dans nos communes. En matière d’entreprise, nous anticipons avec Invest in Reims pour  renforcer encore plus l’attractivité de notre territoire. Si les gens cherchent du « vert » et les entreprises des locaux à loyers raisonnables et proches des axes de transport, notre message est clair : ne cherchez pas plus loin, vous trouverez tout cela et bien plus encore dans le Grand Reims !