Rencontre avec Speedy Graphito lors de la réalisation d'une fresque pour l'entreprise SOPLI

Une attention particulière est apportée au traitement des façades principales des bâtiments.

Innovation, Interviews

Il s'agit de favoriser les dépenses d’acquisition d’œuvres d’artistes vivants par les entreprises construisant un bâtiment sur les parcs d’activités du Grand Reims.

>> En savoir plus sur la démarche du Grand Reims

A l'occasion de sa venue fin septembre sur Reims Bétheny La Husselle pour la réalisation d'une fresque pour l'entreprise SOPLI, l'équipe du Grand Reims a rencontré Speedy Graphito, pseudonyme d'Olivier Rizzo, qui est un peintre français, né en 1961, faisant la jonction entre la figuration libre et la scène Street art française des années 80. C'est un artiste précurseur, reconnu comme l'un des pionniers du mouvement Street Art en France.

La marque de fabrique de Speedy Graphito est celle d'un art joyeux et coloré mais en même temps profond, qui s’approprie toute l’imagerie de la culture populaire, des marques, des bandes dessinées et des super-héros de son enfance.

// Speedy vous n’êtes pas un inconnu à Reims ?

En effet, je suis venu ici à plusieurs reprises. En 2018 pour une exposition rétrospective au Palais du Tau, j’apprécie particulièrement ce style d’endroit pour exposer, ces monuments majestueux chargés d’histoire me permettent de confronter les styles et les époques. J’ai également présenté à la Cartonnerie de Reims « Ainsi soit Lapinture » film documentaire de 2014 sur mon parcours américain de 3 ans à los Angeles, Miami et New-York.

En 2019, sur le parc d’affaires Reims-Bezannes, j’ai réalisé une fresque sur les murs du restaurant Bouche B.

En janvier de cette année, la Galerie John Expose de Bezannes m’a consacré une exposition temporaire intitulée « L’Odyssée de Lapinture ».

// Quelle est votre actualité Speedy ?

Je reviens d’Italie où j’ai réalisé une fresque monumentale à Gênes sur un mur de L'Institut Gaslini qui est le plus grand hôpital pédiatrique du nord de l'Italie.

Sur le front des expositions, Mondes imaginaires au Musée en herbe à Paris se termine le 6 novembre et l’installation au Musée Ingres Bourdelle à Montauban intitulée Fantômes se poursuit jusqu’en 2023.

Cette semaine depuis lundi je suis à Bétheny (près de Reims) pour réaliser une fresque sur ce mur en bardage de 180 m² appartenant à la société SOPLI sur le thème des années 80 et des Universal Monsters.

// Cette fresque est la première réalisée dans le cadre de l’opération Street Art Reims et Parcs d’activités, nous sommes honorés que vous soyez le premier à soutenir cette démarche.

Pour votre démarche qui consiste à favoriser la rencontre entre art urbain et entreprises, le Street Art et les Street artistes vous disent merci.

Je connais des artistes locaux comme Cez’Art ou Levalet qui je l’espère viendront bientôt apporter leur savoir-faire en contribuant à cette belle initiative.

// Christian GUEMY alias C215 est le parrain de l’opération Street Art Reims et parcs d’activités, je crois que vous le connaissez ?

Je le connais très bien, j’ai d’ailleurs répondu à son invitation pour le premier festival international des arts urbains de Laon qu’il a organisé cet été. 17 artistes y ont réalisés des fresques monumentales.

// Quel thème avez-vous choisi pour cette nouvelle fresque ?

J’ai discuté avec le chef d’entreprise qui m’a parlé de son affection pour les années 80, le cinéma, les jeux vidéo, les super-héros et les monstres. Tout cela colle parfaitement à mon univers et devrait parler aux futurs nombreux spectateurs qui passeront en voiture sur le Boulevard des Tondeurs. Je pense que cette fresque devrait les faire ralentir.

// Peut-on les aider un peu à reconnaître ces personnages que vous avez représentés ?

On peut citer pour le cinéma, « les dents de la mer », « Alien » ou « Retour vers le futur » ; pour les jeux vidéo, « Pac-Man » et « Space Invaders » ; pour les monstres, « Dracula » ou « Frankenstein ».

// Quelle technique utilisez-vous pour cette fresque ?

C’est une technique ancienne que j’ai déjà utilisé dans ma carrière qui consiste à créer une image à base de pixels cellules ou pixels gélules. Ces gélules rappellent les pixels de la télévision ou encore des minitels mais aussi les gélules de médicaments antidépresseurs, allégorie d’une addiction aux écrans. Le résultat ne se voit qu’à distance ou à travers l’écran d’un smartphone, on ne lit pas le graphisme quand on a le nez dessus, il nous faut prendre du recul, on passe de l’abstraction à la figuration, de son quartier à la vision du monde entier.

// C’est une technique qui demande beaucoup de préparation ?

Cette technique est aujourd’hui grandement facilitée car toute la préparation en amont se fait sur ordinateur. Malgré cela, la préparation est beaucoup plus longue que la mise en œuvre qui n’a duré que 3 jours pour une surface de 180 m². Il faut concevoir l’œuvre pour qu’elle colle au support et surtout éviter un éventuel décalage lors de la réalisation pour que les personnages situés sur les bords ne se retrouvent pas en dehors du cadre.

Merci SPEEDY pour votre disponibilité et votre gentillesse et sans doute à bientôt ?

Merci à vous pour votre action, j’ai toujours plaisir à venir et rencontrer mon public, j’aurais sans doute d’autres occasions de me rendre à Reims.

Plus d'informations sur la démarche du Grand Reims : https://www.grandreims.fr/entreprendre-innover-etudier/art-urbain-et-parcs-dactivites

Crédit photo en-tête : Alexandre Dumoutier/Grand Reims

Dernière mise à jour : 26 octobre 2023

Cette page a-t-elle répondu à vos attentes ?