16e rencontres de l’ANACT : L’archéologie et ses métiers face aux enjeux climatiques et sociétaux

Dans le cadre des 16e rencontres de l’ANACT, qui se dérouleront à Reims du 16 au 18 octobre prochain, un appel à communication auprès des services d’archéologie est lancé, afin de recueillir un maximum de contributions et retours d’expériences pour enrichir ces rencontres.

Archéologie

L’archéologie et ses métiers face aux enjeux climatiques et sociétaux

Tout comme d’autres disciplines, l’archéologie doit désormais faire face aux enjeux sociaux et environnementaux de sa pratique – que ce soit en termes d’épuisement des ressources naturelles, de risques environnementaux et sociétaux – tout en contribuant au développement durable et en portant attention à la santé, à l’épanouissement des personnels et plus largement, de la population. Elle doit faire preuve de sa capacité d’adaptation face à ces nouveaux défis et se doit d’être exemplaire, en raison de la notoriété de la discipline auprès du grand public et de la cohérence de cette démarche vis-à-vis de son objet d’étude, qui comprend la capacité d’adaptation de l’Homme à son environnement au cours des millénaires.

Force est de constater que si archéologie et sciences environnementales sont aujourd’hui devenues indissociables, et permettent une meilleure compréhension des interactions entre l’Homme et son environnement, l’archéologie préventive est également une discipline peu durable, car elle est hautement consommatrice en carbone et en eau, du fait notamment de la mécanisation quasi-systématique de ses gestes essentiels et du traitement des artefacts et écofacts en post-fouille.

Par ailleurs, face aux objectifs de production d’une connaissance génératrice de sens pour les citoyens et à la nécessité de sauvegarder par l’enregistrement un patrimoine désigné comme unique et menacé, c’est le second qui tend à primer désormais dans notre pratique professionnelle. Cet état de fait traduit le passage progressif d’une approche qualitative à une logique quantitative entraînant à la fois un risque de gâchis de ressources et d’énergie ainsi qu’une dégradation des conditions de travail.

L’archéologie fait également face aux évolutions de la législation en termes de durabilité dans l’aménagement du territoire. Ainsi elle doit se préparer aux changements induits par la loi Climat et résilience du 22 août 2021 dont l’objectif d’atteindre la « zéro artificialisation nette des sols » (ZAN) en 2050, ne sera pas sans conséquence sur l’évolution de la discipline, sa planification, son financement et sa capacité d’adaptation.

Elle doit enfin s’adapter aux changements très rapides des paysages – voire à la disparition de certains, entraînant par là-même la destruction de sites archéologiques – liés aux perturbations climatiques. On pense plus spécifiquement ici à l’érosion et au recul accéléré du trait de côte du littoral, mais également à l’érosion glaciaire, avec les conséquences que l’on connaît.

Cependant, les services archéologiques de collectivités territoriales, par leur implantation, bénéficient d’une position privilégiée au sein des territoires, pour questionner ces sujets, faite de leur proximité avec les habitants et de leur implication dans l’aménagement du territoire.

Au progamme des journées :

Ces 16e journées de l’ANACT proposent dans un premier temps de s’intéresser à la spécificité des métiers de l’archéologie quand ils sont exercés au sein d’une collectivité territoriale. Peuvent-ils l’être dans une optique de développement durable et responsable, en collaboration avec les élus locaux, les aménageurs et les habitants ?

  • Quelles sont les spécificités des métiers de l’archéologie en collectivité territoriale ?
  • Quel rôle les archéologues territoriaux peuvent-ils jouer dans la sensibilisation des publics aux conséquences du réchauffement climatique ?
  • Comment intégrer l’archéologie à un projet culturel de territoire ?
  • Comment faciliter l’accès à l’archéologie pour tous les publics et tous les territoires ?

Dans un second temps, elles souhaitent partager les solutions imaginées et mises en oeuvre par l’ensemble des acteurs de l’archéologie pour apporter des réponses aux enjeux du développement durable et de la Responsabilité Sociétale des Organisations ou des Entreprises (RSO/RSE).

  • Comment faire de l’archéologie une discipline plus durable ?
  • Quels besoins de professionnalisation d’outils archéologiques encore artisanaux ?
  • Comment améliorer le cadre de vie professionnel des archéologues ?
  • Quelle contribution l’archéologie peut-elle apporter aux objectifs du développement durable ?
  • Quel avenir pour l’archéologie rurale face à l’objectif zéro artificialisation nette ?
  • Quel impact de la préservation des ressources naturelles et des terres non artificialisées sur des gisements archéologiques jusqu’à présent peu touchés par l’aménagement ?
  • Quel rôle de l’archéologie dans la mise en oeuvre de ces nouveaux modes d’aménagements et leur accélération ?
  • Comment l’archéologie peut-elle permettre de préparer les territoires aux changements climatiques à venir ?
  • Comment intégrer l’archéologie dans la gestion intégrée des zones côtières ? Quelle archéologie face à l’érosion du littoral ?
  • Comment utiliser le SRADETT pour anticiper l’activité archéologique des prochaines années ?

Pour envoyer vos contributions :

Les résumés des communications et posters (une demi-page maximum) sont à envoyer à l’adresse suivante : anact.archeologiegmailcom avant le 5 mai 2024.

=> Pour télécharger le pdf résumant les attentes concernant les communications

Dernière mise à jour : 13 mars 2024

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